Mauvais temps
Mauvais temps
Bonjour,
dans d'autres sujets sur ce forum, j'ai lu certains avis, rapidement exprimés car le sujet était autre, concernant la conduite à tenir dans le gros temps, et plus précisément que vous préconisiez de rester au prés plutôt que de fuir.
J'aimerais beaucoup l'avis et les retours d'expérience de chacun à ce sujet.
Lorsque vous préconisez de ne pas fuir dans le mauvais temps, qu'appelez vous mauvais temps ? 35, 45, 55 noeuds ? Est-ce un conseil théorique, ou avez-vous comparé les 2 techniques ? Pouvez-vous argumenter, expliquer ? Et les autres, quelles sont leurs expériences ?
Perso, je n'ai vécu qu'un seule fois du vrai mauvais temps (anémo bloqué à 55 noeuds pendant de longs moments, mer déferlante). Je ne vois pas bien comment j'aurais pu faire autre chose que fuir, ce que je fis, sous tmt seul.
J'espère vos avis avec impatience.
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Le 9 avril, 2002 - 12:35
Salut mon cher Osmose,
Voilà un sujet qui me passionne, parce que j'ai appris à naviguer dans une zone où les vents moyens sont de 40 noeuds. Cette zone, certains la connaissent certainement, est le Golfe du Venezuela. Parfois plat comme une affiche, sans vent et sous un soleil brulant, cette mer, dont la surface est similaire à celle du Golfe de Gascogne, est comparable à une poële. Elle ne fait que quelques mètres de profondeur, et l'on s'y rend par un chenal balisé, où passent les plus gros pétroliers du monde.
J'ai fait la "sortie du Golfe", au total une dizaine de fois, entre 14 et 20 ans, avec des voiliers allant de 30 à 41 pieds, soit en polyester, soit en acier. Sortir du Golfe, avec les vents dominants, signifie passer entre 20 et 35 heures à environ 30° du vent. Comment fait-on ? On grée la GV avec deux ris, et on monte soit un tourmentin, soit un foc de 70 à 80%. La pire des sorties (la dernière que j'ai faite), s'est vue ponctué par un arrêt quasi obligatoire, dans un petit port de la côte, pas tout à fait à mi-chemin entre Maracaibo et Aruba. Pourquoi ? Parce qu'on avait 60 noeuds de vent et plus de 10 m de creux. De vrais mûrs d'eau, tout aussi impressionnants que ceux qui peuvent se lever face aux passes du bassin d'Arcachon, quoi que moins rapides (pas de courant). Comment ça se fait ? Simple : remontée importante du fond avant le Golfe et pas de fond dans le Golfe le tout avec des vents soutenus et réguliers (forts).
Dans ce cas, qui est assez anecdotique, mais suffisamment extrême pour être pris en exemple, il est moins dangereux de pointer droit dans le vent que de se mettre au portant. Si une vague venait à se refermer sur le voilier, en étant au portant, elle le coulerait en quelques secondes (parce qu'elle le prendrait par la poupe). D'un autre côté, puisque la sortie se fait par un chenal, on n'a pas le choix : soit on est à 30° du vent, soit on est à 200 / 220°...
Pourquoi arrive-t-on à pointer si haut et avancer tout de même ? Il n'y a pas de secret. Le coucou aide, en le mettant à 60% de son régime de croisière, et on fait 3 noeuds. Le problème dans cette nav, plus que le vent, extrêmement fort, j'en conviens, est les lames d'eau levées vers le ciel. Au portant, lorsqu'elles ne "tombent" pas dans le voilier, elles le portent vers le haut, atténuant ainsi au fur et à mesure l'effet du safran dans l'eau. Le bateau devient assez incontrôlable, et part en travers du vent, moment où évidemment, le vent parvient à coucher le bateau. Cela n'arrive pas au près serré, car dès que le bateau part au lof, les voiles perdent évidemment de leur effet.
Ca, c'est ce qui concerne la nav avec un cap imposé, ce qui est somme toute assez rare. Dans la plupart des cas, on n'est pas tenu par les bouées d'un chenal, dans des vents pareils. Alors, ma technique est de "gérer" au coup par coup, l'effet vent et l'effet vague. Souvent, dans une mer forte, les vagues ne sont pas régulières et attaquent le voilier de tous côtés. Il devient donc plus important de "sécuriser" que de tenir un certain cap. Ma technique a deux avantages : elle me permet de conserver le contrôle de mon voilier, car les embardées sont plus fonction des vagues que du vent. Elle me permet également de mieux négocier avec chaque grosse vague qui arrive : "celle-ci je la coupe" ou "sur celle-ci je monte", etc... évidemment, la théorie et la pratique sont différentes.
Cette méthode est simple, comme je l'ai dit dans le sujet sur le tourmentin. J'enroule complètement le génois, et je fais route à 50 / 60° du vent, barre à la main, sous GV entièrement risée (2 ris en ce qui concerne mon voilier). Il est hors de question de confier ça à un pilote, qui d'abord ne ferait pas son travail, et qui ne pourrait négocier les vagues, évidemment. Lorsque tu te trouves au cap cité, tu vas régler ta GV pour que ton voilier ne passe pas au delà de 40° de gîte à 60° du vent, et pour qu'elle loffe à 50°. Si ton voilier se maintient régulièrement entre - 10 et + 25° de gîte, alors tu peux mettre en route ton coucou, pour la production d'énergie, et / ou pour caler un peu plus le voilier dans la mer (le faire aculer un peu éventuellement (attention, ça n'est faisable qu'avec un inboard évidemment). En fait, ce cap, évite que les vagues "s'écrasent" dans le cockpit, et apporte un minimum de confort de navigation (tout est relatif), ce qui sécurise l'équipage que tu as enfermé en cabine.
La fuite, on peut la pratiquer dans certains cas, avec certains voiliers. Le mien par exemple, subirait assez facilement ce fameux effet spin-out, où le safran ne fait strictement plus aucun effet dans l'eau. Très dangereux, car si tu cumules le fait de coucher le voilier avec des vagues déferlantes, tu augmentes de beaucoup les risques de te faire remplir ton voilier.
Voilà, c'est uniquement un avis ! La meilleure des techniques, évidemment, est celle avec laquelle on se sent le mieux, et celle qui apporte le plus de sécurité. Les choses sont bien sûr toujours fonction de l'état des lieux, du voilier et de son équipage. Dans tous les cas, à ce stade, je me fous complètement de tenir un bon cap, où une bonne vitesse. Je fais route tranquilement et attends que ça se passe, n'étant pas véritablement partisan du 'on s'enferme dans la cabine'.
T'ai-je correctement renseigné ?
J'attends tes réactions et celles des autres participants également. Désolé encore une fois d'avoir été long.Bon vent !
Barry.
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Le 9 avril, 2002 - 16:03
Le seul gros coup de vent que je me suis tape c t lors de la remonte de propriano vers ajaccio on a eu entre 30 et 45 noeuds de vent et des murs d'eau, deferlant pas endroit, de 8m ...
le bateau etait un oceanis 321, un bateau de location (soit dit en passant, le loueur que je ne citerais pas, nous a contraint a revenir ce soir la !! sinon "je vous compte une journee de retard plein tarif" alors qu'au depart il disait "prener soin de vous le bateau on s'en fou ..."
petite precision on etait tous des habitue de la voile (pas de debutant, dtf on n'aurait pas pris la mer avec un debutant a bord ce jour la, tant pis pour le fric a verser en + au loueur)
on est partis de propriano le matin vers 10h dehors ca souflait deja a 4 - 5 avec des creux de 5 - 6 m (la meteo annoncait un petit 6 avec rafale et grosse houle) sous GV enrouler 1/2 et genois enrouler de 2 tour
2 h apres on etait sous GV enrouler au 3/4 et gegene au 2/3 au pres sere et bien sur on avancait pas ...
finalement demi tour grd largue en faisant attention au deferlante pour eviter de transformer le bateau en baignoire on est partis se refugier ds un petit port ou un formidable steak frites nous attendait :smile:
vers 8 h du soir nous sommes repartis (au moteur)le vent aillant molis (un gros 6) mais avec moins de mer ...
arriveee ds la bais d'ajaccio on a derouler le gegene et on c taper des pointes a 13 noeuds
bref, par moment on etait a 2 doigt de pisser dans notre froque (ca doit pas s'ecrire comme ca) perso j'avasi jamais vu des murs d'eau aussi haut ...
pour finir on est arriver a 1 h du mat a ajaccio, je sais pas si vous avez deja essayer de trouver l'entree du port d'ajjacio de nuit, mais amuser vous a choper les feus de l'entree du port entre les bistrots, les voitures , le remblai, et hop qd on commence a compter 1 , 2 , 3 et hop on voit plus rien on viens de se retrouver ds le creux de la vague , on remonte et hop on recommence, 1, 2 , 3 et hop c t un connard ki faisait des appels de phares ... bref on a du mettre une bonne petite heure pour trouver l'entree du port
Puis le temps de raconter au copain (on etait 3 bateaux) nos peurs respectives, se remetrre de nos sensations fortes, et de remettre l'interieur du bateau en etat (c t le bordel ... y avait plus rien a sa place) on c fait mijoter une paiella ds le port d'ajaccio sur les coups de 3 h du mat un delice
@+ Matth
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Le 9 avril, 2002 - 16:32
Salut,
Une expérience de débutant (2 ième sortie), force 6 avec grand génois et grand voile en grand ! Oui messieurs, on n'est pas des nouilles à Arcachon. Madame a eu très peur et les enfants n'en parlons pas. Mais heureusement, personne n'est dégouté. Nous connaissons maintenant la différence entre un foc et un génois et ce que veut dire prendre un ou deux ris ! Du coup le we suivant nous étions sans voile d'avant et grand voile avec un ris et ... force 2 !!
Bon plaisanterie à part, notre expérience est à venir, mais c'est un sujet qui inquiète lorsqu'on débute. Votre expérience est très interessante à lire, continuez.
A+
Vichenzo- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 9 avril, 2002 - 16:36
Salut,
tu voit osmose, ton sujet m'interesse pour les raison que tu connais. je me suis taper pas mal de mauvais temps. alors au pret ou au portant ? Bonne question. je pense qu'il y a pas de reponse universel ni un conseil precis. J'ai traverser la mer Ionien de Messina pour aller en Grece une fois avec une force 8 dans la geule et cela pendant 48 heures. J'etais loin des cotes heureusement et il faut rester si possible loin de la cote. La cote presente le danger par gros temps. Il y a du resac de la cote qui te leve une mer confus et pas maniable. Donc reste au large. Le pres rest tres bien supportable jusqu'a une certaine force de vent de de mer. Quand elle deferle avec peu de distance entre les vagues, attention au bateau. ideal est de lofer en montant la vaguer et abbatre sur son dos pour pas tomber dans le creux derierre. Cela peut en effet casser le bateau. Si ca dure. La fuite est tres envisagable si il ya de l'eau a courir et si la mer est bien allonger. Il existe des coups de vent Force 7/8 avec mer grosse mais sans deferlantes. Cela uniquement en haute mer. Fuite sous trinquette, tourmentin ou Gegene seul. Pas de grand voile. Car sur la pluspart des voiliers la GV fait enfourner le bateau, pas le Gegene. Pas etre seul sur le pont me semble tres important. Harnais obligatoire. Pas de vitesse excessif non plus. ne pas decendre de la vague dans son axe, mais legerment, legerment en paralel. si non, tu risqu ede te planter sur celle qui te precede.
Au pres, il est important de trouver un equilibre entre GV et gegene. Doubler les ecoute du Gegene est une securite supplementaire. Faire route tant qu'on peut.
Faire gaffe de ne pas dechirer les voiles.
Mon experience m'a montrer que le gros temps n'a jamais le meme visage et l'option adapter la fois d'avant n'est pas valable pour une autre.
J'ai eu mon plus grand plaisir en voile par gros temps. Il y a un an, j'ai traverser la Mer Thyrenniene du Cap Corse pour Lipari avec une force 8 dans le cul. Sous Genois seul a 1/3 derouler , sans deferlants, vitesse 9 à 13 noeuds dans les surfs. et cela pendant 30 heures. Fantastique et sans rique. le vent etait stable, la mer tres allonger. SuperA+
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Le 9 avril, 2002 - 16:50
Bonjour Matt.
En effet, Ajaccio de nuit la première fois, c'est rigolo.
Merci pour ce récit. Cependant, sans vouloir sembler désagréable, je ne savais pas qu'on pouvait rencontrer 8 mètres de creux avec 40 noeuds de vent. Je ne sais pas si tu te rends compte de ce que c'est, 8 mètres ! D'où vient cette information sur la hauteur de vagues ?
Merci.- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 9 avril, 2002 - 16:59
je vois tres bien ce ke font 8 m ....
le journal local du lendemain matin qui annoncait la disparition d'un coupe lors de ce coup de vent :frown:- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 9 avril, 2002 - 16:59
Merci Andreas,
je suis d'accord avec tout ce que tu dis (sauf que 7, c'est grand frais, pas coup de vent, mais c'est un détail).
Un de mes souvenirs les plus intenses :je me suis fais prendre avec un équipage presque entièrement débutant entre Minorque et Marseille par un Mistral non annoncé. Le vent a atteind la force 8 en moins de 5 minutes, la grand voile a laché de toutes ses coutures, et je suis parti en fuite sous TMT seul, avec un bateau de 10 mètres et 6 équipiers malades. Dans la nuit, l'anémo s'est bloqué à 55 n, et il restait bloqué pendant plusieurs dizaines de secondes. Ca déferlait méchant, le bateau dépassait 8 noeuds sous TMT. Nuit difficile, sans dormir, seul sur le pont. Vers 11 heurs du matin, le vent s'est calmé (6 -7) et la mer, toujours grosse, a cessé de déferler. Et c'est alors, dans le soleil, que j'ai vu des dauphins sortir de l'eau en haut de la vague, rester en l'air pendant peut-être 3 ou 4 vraies secondes, et retomber dans le creux, près de bateau. C'était magnifique, j'oublirais jamis.
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Le 9 avril, 2002 - 17:01
oups mes doigt se sont melange
je voulais dire la disparition d'un couple de personnes :frown:
malheureusement la mer sera tjrs plus forte que n'importe qui ...
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Le 9 avril, 2002 - 17:02
Matt, je ne met pas en cause la réalité du coup de vent ! Je te dis simplement que 8 mètres de creux avec 40 noeuds de vent, c'est beaucoup. Disons que c'est hors norme.
Amicalement.- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 9 avril, 2002 - 17:34
osmose: pour info la mer etait plus grosses qu'a la normal nous ont dit les gens du coin, un surfer avait dailleus disparus lui aussi entrainer au large.
on collait au cul d'un sun shine 38 (un des 2 bateaux ki nous accompagnait) et on ne voyait plus le haut de son mat dans les creux (dailleurs ca fait bizard.
ce ki fait bizard c ds la 2 eme partie au moteur decoler a certaine vague et entendre l'helice s'emballer sous le bateau car a un moment elle ne touchait plus k'eau et sentir le bateau venir "s'ecraser" en ecartant la mer sans franchement taper ce ki m'a vraiment etonner
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Le 9 avril, 2002 - 18:27
Salut à tous,
Osmose : Matt doit parler des creux extrêmes... te connaissant, tu dois t'attendre à ce qu'on te communique les creux moyens...
8 m de creux moyen à 40 noeuds, c'est trop, même en Méditerranée... par contre, j'imagine bien qu'en fonction de certaines données du moment, il soit possible d'avoir de temps à autre un mur de 8 m se déplaçant comme une formule 1 !
Matt et Osmose... vous êtes tombés d'acc ?
Ce sujet est passionnant !
Bon vent à tous,
Barry.
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Le 9 avril, 2002 - 18:57
C'est moi qui raconte des c.ries.
Même le père Beaufort donne 6 à 9 mètres pour la qualification "mer grosse".
J'ai écrits trop vite. Je présente mes excuses.- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 9 avril, 2002 - 23:11
effectivement suivant le pere beaufort, pour un force 7 (28-33n) 6 a 9 m de creux
force 8 (34-40n) 9 a 14 m heu la ca fait bcp qd meme ...
force 9 (41-47n) plus de 14 m .... la les gars c sans moi ... sauf si je suis deja en mer (on ne peut pas faire une pose sur l'aire de repos en mer ...- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 10 avril, 2002 - 12:05
Salut à tous,
C'est marrant, j'ai eu le même réflexe que vous deux... bon, je pense que la table du vieux Beaufort est à prendre comme indicatif, parce qu'en fonction des zones de nave, évidemment, tout peut changer. Les 6m de creux, on les aura dans le fameux Golfe dont j'ai parlé avec un force 6, sans problème... mais attention, ce n'est pas véritablement de la houle. Ce sont des lames d'eau verticales.
Allez, bon vent !
Barry.
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Le 10 avril, 2002 - 15:57
hello matth,
exagere pas quand meme. par force 7 il y a peut-etre 4 metres de creux. Force 9 poura faire 7 metres et Force 12 plus de 14 metres.
mais les tempete de force 12 sont tres rare, une force 8- 10 est largement suffisant selon les circonstances pour mettre un voilier en difficultés.
Crois mois, tant que tu n'as pas vue des vagues de 14 metres tu ne sais pas de quoi tu parle. Je ne veux pas te busculer, mais crois le moi simplement. Je sais de quoi je parle. Des vahges de plus de 14 metres sont absolument effroyable et tu commence franchment à salir ton pantalon.
Courage
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Le 11 avril, 2002 - 19:35
Salut a tous et désolé pour le réveil tardif sur ce sujet qui est très intéressant.
Barry, ta description de ta sortie du Golfe est passionante.
Pour ma part j'ai découvert la vavigation au près dans le gros temps dans des conditions où je ne pouvais pas faire autrement et en fait cela s'est avéré la solution évidente. J'étais en solo sur mon Muscadet (toujours le même) en passant le Cap Finister et j'allais sur Vigo. Je ne sais pas dire quelle était la hauteur des vagues mais ça faisait peur, surtout sur un Muscadet où tu es très près de l'eau et le vent était très fort (je n'avait pas d'anémomètre mais seulement un "tube conique à main que tu mets face au vent et dans lequel monte une toupie. Tu peux lire la vitesse instantanée du vent et là je l'ai vu monter au dessus de 40 noeuds). 3 ris et Tourmentin (j'ai mis une bonne heure pour l'envoyer sans me faire éjecter et le pilote qui servait à rien !!!) et là les descriptions de Barry et Andreas sont excellentes. Tu remontes, sans pointer le long de la vague et tu tires la barre quand tu arrive en haut pour passer de l'autre côté en douceur. Et en fait peu de vagues sont passées par dessus le pont du bateau, même les déferlantes ne mouillaient que l'avant du bateau. Merci également aux cargos qui m'ont tous laissé passer car j'étais bien sûr dans le "rail" et pas de VHF....
Après coup, on a regardé avec des copains et il y avait sans doute de 7 à 9 mètres de hauteur de vague et force 8 établi pendant une heure puis force 7. J'avoue que des conditions comme cela sur un petit bateau, j'ai eu la peur vissée au ventre jusqu'à Vigo et tellement fort qu'il m'a fallu plusieurs heures pour me détendre et pouvoir avaler quelque chose.Après coup j'ai re-sorti mon super bouquin "Navigation par gros temps" d'Aldar Coles et j'ai commencer à comprendre pourquoi c'était sans doute la meilleure solution que je pouvait prendre : grosse mer mais des vagues relativement régulières et pas beaucoup de déferlantes et de vagues croisées et un bon bateau relativement raide à la toile avec la voile tu temps (3ème ris :5m2, tourmentin : 3,5M2). En fait le bateau fait un CAP fond qui n'a rien à voir avec la CAP apparent car il dérive beaucoup et c'est justement cette dérive qui crée un remou au vent du bateau et qui "casse" les vagues et les empêchent de balayer le pont.
Aldar Coles décrit la Cape et la cape active et explique ce phénomène qui fait que ton bateau en travers des vagues se protège lui-même en dérivant. Pour les méthodes à l'ancienne, quand c'était vraiment méchant, ils "filaient de l'huile" en plus. Ils attachaient des sacs imbibés d'huile sur la coque au vent ce qui ajoutait de l'efficacité aux remous causés par la dérive du bateau. Tout cela sur des bateaux dont la quille n'avait pas du tout le même dessin qu'aujourd'hui (moins profonde mais sur toute la longueur du bateau).
Quant à la "fuite active" je ne l'ai pratiquée que sur des passages très particulier comme le passage de La teignouse (la bien nommée. passage au bout de la presqu'ile de Quiberon pour ceux qui ne connaissnet pas) avec le vent et le courant dans le dos (sinon c'est pas possible) et là Andreas a raison tu te fait peur car ton bateau prend de très grandes vitesse en descente de vague et le safran devient vite inéficace et il faut pourtant garder ton bateau dans l'axe sinon tu risque de te faire rouler voire plus...Bon vent..............
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Le 11 avril, 2002 - 19:48
Salut à tous,
J'suis un peu à la bourre, déplacement pro oblige!
Bien sympa ce sujet!
Dans les dernières réponse, vous semblez oublier ( ou vous ne le dites pas ) que la hauteur moyenne de la houle pour un vent donné dépend directement du FETCH, en temp ou en distance.
Un force 8 pendant 24H donnera une mer plus grosse qu'un 10 pendant 6H....La plus grosse que je me suis prise, c'était à Cap Finistère: 60Kts établi, rafales ( on ne sait pas jusqu'où, anémo bloqué, ~8m de creux ( toujours trés difficile à évaluer ) déferlent, sous TMT seul au portant. On s'est pris quatre monstre qui ont finis dans le cockpit ( plein d'eau ) heureusement que la descente était fermé sinon on embarquait 500L de flotte. On est partit en vrac bien comme il faut deux fois, ça calme.
Je me suis pris de nombreuses fois des vents entre 30 et 45 Kts, en Manche, dans le Golfe, en mer d'Irlande....De tout ses expériences, je dirais comme Andreas10 que la manière d'encaisser dépend de plein de chose, du bateau évidement, de l'équipage, et surtout de l'état de la mer.
On ne peut certainement pas généraliser, chaque branlées a ses caractéristiques, 100% d'accord avec Andres10.
Une fois au prés avec 35kts au Cap de la Hague et une mer de 4m trés courte c'était trés rude mais on est passé, on a croisé un First30 qui avait dématé... mais on aurait pas tenu 24H comme ça!
On est resté bloqué 72H avant Gibraltar parce qu'avec 40Kts d'E impossible de passer, on a essayer avec Foc2 et 3ris, mais on a eu l'impression qu'on allé tout casser.
Pourtant, une fois avec mon canot, j'ais fais un long bord de prés avec 35Kts, "tranquille", ben oui y avait au max. 2.5m de creux... ça aide.
Il faut savoir faire demi-tour ( si on a de l'eau à courrir!!).Ce que je tire de ces branlés: je choisirais toujours une solution active ( bon d'accord j'me suis pas encore pris 80Kts avec 15m...), dans le gros temps je pense que la sécurité c'est la vitesse. Etai largable ou de trinquette indispensable pour envoyer des voiles adéquates.
Le prés? oui tant que ça passe!
L'ancre flottante? qu'elle reste au fond du coffre!Aller, à bientôt en surf à 15Kts dans le Golfe :smile:
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Le 11 avril, 2002 - 20:18
Salut à tous,
je voulais vous dire un truc important quand on navigue dans le tres mauvais temps. Je vous prie vraiment de reflechir à cela:
Lorsque j'ai chaviré, le constat le plus etonnant etait l'etat des hublots du bateau. Cetait clair et net. Tous les hublots cote sous le vent ont été casser. Les hublots sur le roof et la plage avant egalement. Seulement deux hublots au vent ont survecu. Ce fait présente un risque non negligable, car l'eau rentre de partout.
Apres mon aventure désastreuse, j'ai cherche des solutions pour obstruire les hublot. J'ai pas trouver des solutions miracle.
Mais je sais maintenant, que ces houblots se brisent commen de la paille, croyez moi.
Parfois, il est bon de se le rappeller......
je vous parle même pas de l'etat du cockpit.... Il y avait à la place de la table et la barre un trou beant. Nous pouvions presque voir le motor. Glups......et tous ca sur un 44 pieds.
Alors à vos panneaux.....
Recitalement
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Le 11 avril, 2002 - 20:34
Salut Andreas10, on dira Andrea si tu n'y vois pas d'inconvénients, plus simple.
J'ai lu dans un autre sujet que tu avais morflé... Physiquement et moralement, tout mes respects.
Pour info, c'était quoi ce 44'?
Parce qu'avec les merdes que les chantiers non pondents actuellement, les risques augmentes...
Je vous raconterais plus tard une expérience d'un pôte skipper sur un Bavaria 44 en route vers le Brésil, tout un poème...!A plus :smile:
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Le 11 avril, 2002 - 20:48
Ben dis-donc !
Comme on dit chez moi, "Bonne-Mère, priez pour les marins au port. Ceux qui sont en mer, qu'ils se démerdent !"
Vos messages sont passionants. Continuez !
Juste une remarque au sujet du bouquin (trop ?) célèbre de Coles : dans ce bouquin, l'auteur qualifie de gros temps des vents de force 6. Cela peut avoir un sens sur un petit bateau pas très marin, ou pouvait avoir un sens, j'en sais rien, à son époque. Aujourd'hui, cela ne veut plus rien dire.Continuez !
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Le 12 avril, 2002 - 11:16
Salut Andreas et respect à toi !!!
Le coup des hublots sous le vent qui on explosé montre la violence avec laquelle ton bateau a été couché par une vague. Toujours en gardant à l'esprit le famuex bouquin "Navigation par gros temps" dans lequel l'ensemble des paramètres sont analysés à posteriori (témoignages, situation météo, état de la mer, cartographie et y compris analyse des fonds, ....) pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer et pourquoi une vague plus monstrueuse que les autres a pu endomager un bateau.
Pour revenir aux Hublots d'Andreas il est expliqué que contrairement ce ce que les marins de l'époque pensaient, les bateaux dont le roof cassait ou pour le moins grave les hublots qui explosaient, cela se passait toujours sous le vent dans le "choc" du bateau se couchant avec l'eau et non au vent sous les paquets de mer. Cela veut dire que ton bateau, Andreas, a du subir un choc terrible qui a fait exploser tes hublots, et il en faut pour casser les 15 ou 20 milimètres d'épaisseur d'altuglass !!!Bon vent................
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Le 12 avril, 2002 - 11:30
Re-Salut à tous,
ben, je suis ultra à la boure du coté du travail....
oui, donc le bateau avec lequelle j'ai eu mon aventure etait un Oceanis 440.
Je suis d'accord, les constructeur nous fabriquent plus des bateau pour vivre au port qu'on mer.....
A plus, faut que je bosse un peu, juste un peu.....
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Le 12 avril, 2002 - 11:34
D'autant que sur l'Océanis 440, les hublots sont plutôt petits. Rien à voir avec certaines 'fenêtres' que l'on voit sur d'autres bateaux !
Le chantier a-t-il été contacté à ce sujet ?A +
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Le 12 avril, 2002 - 11:47
Les hublots fragiles, oui, Andréas.
Mais aussi les coffres de cockpit qui ne sont pas verrouillables sans cadenas, le panneau de descente qu'on ne peut vérouiller de l'intérieur, le bib qui est (mal) fixé sur le pont (quand il n'est pas au fond d'un coffre !), les safrans suspendus avec mèche sous-dimentionnée, etc. Dans des conditions de très mauvais temps, nos bateaux sont un peu légers, c'est sur... Et comment tout cela aurait-il fini si vous n'aviez pas eu de balise à bord ?!
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Le 12 avril, 2002 - 13:35
Salut à tous,
Je me pose la même question, mon cher Osmose... et quoi dire du fait que ce matériel ne fasse pas partie de la liste de sécu ??
Bon vent à tous.
Barry.
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Le 12 avril, 2002 - 14:12
En effet. L'évolution des listes de matériels obligatoires est actuellement bloquée dans l'attente de la législation européenne, en chantier. Des systèmes tels que le SARSAT et l' ASN deviendront sans doute obligatoires pour certaines navigations. La VHF est déjà obigatoire en armement NUC, mais ce n'est pas suffisant. D'autre-part, la généralisation des balises impose sans doute la refonte (ou l'amélioration) des réseaux de réception et de traitement des messages de détresses. C'est certainement un problème complexe, d'autant qu'il faut des ententes mondiales que tous les pays ne sont pas capables d'accepter, n'ayant pas les mêmes moyens financiers et technologiques à y consacrer. Vaste problème, non ?
A +
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Le 12 avril, 2002 - 15:04
C'est vrai qu'il y a une grande partie de la liste de sécu qui devrait être remise à jour... C'est un autre débat que je m'empresse de créer !
A bientôt de lire vos commentaires sur la discussion concernée.
Continuons à diffuser les infos utiles.
Bon vent à tous.
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Le 12 avril, 2002 - 17:03
Salut à tous,
bon, les gars je dispose de tres peu de temps. mais voila deux chose tres rapidement.
Barry, la balise devient a mon sens obligatoire à partir du moment ou la VHF n'as plus d'utuité. Elle rest la seule solution possible pour un secours eventuel. Point.Et savez vous, que les balises peuvent se loouer, meme quand on possede pas un bateau.
Faut que je fil !
A plus
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