Livre de bord et réglementation

Pour rattacher l'excellente réponse de Sebos sur la tenue du livre de bord au sujet sur le Baro et les remarques de Barry et Kaj

J'ajouterais qu'il faut vous reporter aux cas de jurisprudence dans lesquels des skippers on été reconnus responsables ouvrant la voie aux assurances qui ont pu alors se retourner vers les skippers ainsi condamnés et leur faire porter tous les frais financiers.

Bon vent......

Là, ça se complique.
On retrouve le Kaj épris de liberté et son aversion pour tout ce qui est obligatoire et administratif. Ca se respecte. Ceci dit, ca se discute aussi.
Si tu tiens ton journal de bord de manière régulière comme le dis très bien SEBOS et que tu as un gros pépin, le journal sera un élément probant qui permettra d'expliquer l'accident, un peu comme les boîtes noires des avions, toutes proportions gardées bien sur. C'est un document auquel tu pourras te référer dans ton rapport de mer. Je trouve que c'est plutôt une belle preuve de confiance de l'administration, non ? On te fais autant confiance et on te traite à l'égal de ces commandants de navires dont tu parles justement, ce qui va dans le bon sens. De manière générale, les règles qui s'appliquent à la marine marchande s'appliquent à la plaisance. Un exemple ? Le RIPAM est le même, il est unique pour tout ce qui navigue. Soit on joue le jeu, comme les pros, soit on est hors course. Si on joue le jeu comme les pros, c'est à dire si on se comporte sur nos petits bateaux comme des navigateurs avertis et respectueux des règles, on est en droit d'attendre en retour le respect et la considération des 'autres', qu'ils soient professionnels de la mer ou administrations compétentes. Dans le cas contraire, on est des cancres, des conducteurs de PCBN (Promène Couillons Bronze Nanas) qui prennent leur bateau comme ils prennent leurs voitures. C'est pour cela que je mets toujours un point d'honneur à respecter les règles, en particulier le RIPAM, mais qu'en contre-partie, je n'admets pas les comportements contraires. Par exemple, en rade ou dans un chenal, je laisse la place aux grands navires. Par contre en mer, si un de ces navires ne me laisse pas passer alors qu'il devrait, il peut compter sur moi pour rouspéter. Autre exemple, la nuit, je montre les feux réglementaires. Mais si je croise un voilier qui navigue (comme moi) à la voile mais avec son feu de mouillage allumé, comme on le constate trop souvent, il peut être 'tribord' tant qu'il veut, je le considère comme naviguant au moteur et je ne me déroute pas. Mort aux cancres !
Par contre je reconnais que je ne tiens plus depuis longtemps de livre de bord en nav familiale, alors que je le faisais en nav pro avec des équipiers payants ou en école.

En ce qui concerne les assurances, il y a trop d'exemples négatifs où l'on voit que ces gens là ne font pas leur boulot et se comportent mal, je suis d'accord. Ceci dit, parce que c'est arrivé, je suis obligé de te raconter celle-là :
j'ai prété un jour mon bateau (9.50 M, armé en 1ere) à quelqu'un qui l'a coulé sur un rocher suite à une erreur de sa part (pas regardé la carte). Le bateau s'est rempli d'eau jusqu'aux hublots de roof, avec un gros trou dans la coque. Il y en a eu pour 40 000 F de travaux, il y a 20 ans. L'assurance a tout payé, sans discuter, y compris les frais de location de voiture et d'hôtel pour l'équipage ! (MATMUT). J'ai envoyé du champagne à l'expert.

A bientôt pour le pastis !

Merci Osmose pour la description de tes attitudes en la matière où l'on voit que le simple livre de bord dénote un comportement général à la mer des plus intéressant qui va bien au-delà des problèmes juridiques.

Pour tout le monde : les cas de procès contre des skippers qui n'avaient pas de livre de bord ne concernent, à ce jour, que les accidents où il y a eu perte d'homme.

J'ai eu à déplorer la perte du skipper d'un bateau sur lequel j'avais embarqué et sur lequel j'avais pris la précaution de remplir moi-même le livre de bord, ce qui m'a valu strictement aucun ennui. J'avais bien fait car j'étais automatiquement considéré comme le nouveau skipper du fait de mon expérience nautique. Le contenu du livre de bord ne doit comporter en fait q'un minimum de renseignements du type :
- la liste de membres de l'équipage
- la date et l'heure de départ du lieu d'origine de la navigation et la destination prévue
- quelques indications météo suffisent et je pense qu'elles ne sont pas obligatoires.
c'est tout.
Depuis cette époque je trimbale toujours mon propre livre de bord, y compris (et sutout) sur les bateaux de location.

Bon vent à tous......

Barry, je ne suis pas sûr que ce soit le lieu pour raconter une telle histoire, d'autant qu'il n'y aurait que ma version des faits et que par ailleurs il y a eu une enquête pour déterminer "des" responsabilités et dont les enjeux de l'époque ne seraient pas forcément les mêmes aujourd'hui.

Je peux simplement expliquer que mes comportements en terme de sécurité à bord viennent en grande partie de la formation en école de voile dans ma jeunesse et que cette malheureuse expérience m'a fait comprendre tout l'intérêt d'une "démarche sécurité" globale. (en d'autres termes : rien ne sert d'avoir une coque blindée si tu laisse les vannes ouvertes ou bien rien ne sert de mettre un harnais si tu croches la longe sur une filière cassée .....)

Bon vent.............