Demande de conseils pour nouvelle vie :)

salut Adanalofy,

En complément des excellentes remarques de Osmose (comme toujours pertinent) il te faut imaginer vivre dans un espace vraiment confiné. Pour te donner une idée, dans les caractérisitques des bateaux (sur l'acte de francisation) tu as la jauge exprimée en tonneaux qui correspond en fait au volume (plus ou moins) habitable en mètres/cube. Ainsi un bateau de 8 ou 9 mètres de la génération 70 doit faire moins de 10 m3. Essaye d'imaginer ce que ça peut donner !!!!
Autre point, pour le budget d'un Arpège en bon état il faut plutôt compter entre 10.000 et 15.000 euros. Et c'est vrai que c'est un super bateau très marins et fiable. Par contre sa conception est très datée, c'est-à-dire des espaces intérieurs qui n'ont rien à voir avec un bateau de même taille moderne.
Autre point important : le choix du port où tu vas ammarrer ton bateau pour y vivre.....

Bon vent........

Salut Steph,

Ca fait trois ans et demi que j'habite sur mon bateau, un Dufour 31 de 75.
Ce que je peux te dire:

-C'est une super expérience qui, pour moi, ne va pas s'arréter là.

-Dans ton choix de bateau, n'oublie pas une chose:
choisi un canot qui à du volume intérieur, n'oublie pas que tu passeras 90% de ton temps à l'intérieur au port ( même si tu sors beaucoup comme moi ), autant qu'il soit logeable avec le plus possible de rangements, tu verais le bordel qu'on y entasse...

-Sur le choix du bateau, je te conseille de t'orienter vers des bateaux de vielle génération, ( Arpège, Dufour 29/3008/31... ) déjà pour le prix, ensuite parce qu'ils sont bien mieux agencé que les bateaux modernes et parce que tu pourras aller loin avec sans craintes. De plus tu pourras le revendre dans de trés bonne conditions.

-Pour apprendre à naviguer? Ingurgite la théorie et largue les amarres, y a pas d'autre solutions, et si c'est avec ton canot c'est encore mieux! C'est comme ça que commence l'histoire d'amour!

-Comme le fait trés justement remarquer Osmose, en vivant à bord certaines choses du quotidiens ne sont plus là, mais c'est loin d'être un souci.
Pour le linge, je vais à une laverie et ce n'est pas vraiment un handicap, surtout si comme moi ce genre de chose te gonfle, au moins tu le fais faire par quelqu'un d'autre!!

-Malgré ce qu'on peut penser, le plus chiant n'est pas le froid ( un bon chauffage à bain d'huile et zou ) mais l'humidité ! Si tu bricole ton canot avant d'y vivre, fais en sorte qu'il puisse être aérré en permanance, même quand il flotte.

Pour les frais annuel, évidement ça dépend de la taille du canot, du port, de ton assurance ( penses-y ), de l'humeur de ton banquier ( qui ne pourra de faire qu'un crédit à la consommation ).
Pour ma part, je peux te dire que le tout réuni me coûte la même chose qu'une loc d'appart avec une bagnole ( que je n'ai plus, faut faire des choix!!! ).

Autre conseil, achète ton bateau seul, pas avec une gonzesse, même si t'es hyper amoureux, c'est pas un bon plan!
Et puis tu veras, si t'es seul, que le bateau est un véritable "aspirateur à gonzesse"!!!

Voilà, je te conseil vivement de le faire, si tu le peux, ta vie va changer. Vivre en permanance sur un bateau, c'est si bon, si cool et puis tu as toujours tout avec toi, si t'a envie de te barrer, pas besoins de faire de sac!!!

A plus à l'apéro sur le ponton :smile:

Bonjour.
Tu feras attention à un petit détail que j'ai remarqué chez les potes qui vivent dans leur bateau.
L'odeur ! Les odeurs ! Un petit volume, humide, renfermé, a vite fait de ne pas sentir bon. Le problème est que dedans, on ne s'en aperçoit pas.

Alors attention aux vieilles chaussettes et aux nouilles qui tombées sous le réchaud, dans un recoin du plancher, se mettnt très vite à puer discrètement.

C'est un petit truc de rien du tout, mais si tu veux que les copains/copines restent un peu, il faut être très attentif a ce détail.

Kaj

Salut à tous,

Je viens de lire passionément ce sujet qui s'est développé comme un champignon, en deux jours. C'est très certainement parce que le sujet est magnifique !

Je ne sais pas véritablement ce que "vivre à bord" veut dire, alors que j'ai en fait passées de très longues tranches de vie à bord d'un 36 pieds. Passer un très long moment, comme trois mois où un an, à bord, n'a rien à voir avec y vivre 365 jours par an.

Les gens que je connais, vivant à bord de leur vaisseau depuis plusieurs années, se sont quelque peu marginalisés quand même un peu. C'est dur à dire, et c'est sans doute mon oeil de citadin qui me fait le dire. Ils ont une approche qui est différente, avec du meilleur et du moins bon, évidemment, mais souvent, ils ne supportent plus très facilement la présence d'une autre personne à bord de leur voilier.

Je donne un exemple. L'été dernier, nous sommes partis à trois voiliers, naviguer pour 4 jours dans le coin de la Rochelle. Nous avons passé 3 nuits à mouiller tranquille et avons pris apéro + dînner, tour à tour, sur chacun des voiliers. Sur le mien d'abord, puis sur celui du couple Sablais qui nous accompagnait, puis en fin, sur celui du "vivant à bord", comme il se définit lui même. Il habite dans son voilier depuis 4 ans. Charmant, intelligent, bricoleur, prévenant, débrouillard, autonome, sympa... voilà quelques unes des qualités que j'ai relevées chez ce garçon d'une trentaine d'années. Après l'apéro, au moment de passer au dînner, sur son voilier, nous avons compris que nous dérrangions par notre simple présence, en raison de son manque d'habitude. Il nous avait très gentiment montré son voilier, mais une fois nos aises prises à son bord, nous étions de trop. On le sentait bien, et il nous l'a confirmé. Je ne lui en veux absolument pas, je trouve quelque part que c'est "presque normal". Ca "doit faire" partie du jeu. Je ne sais pas d'ailleurs si vous êtes d'accord avec ça.

Je crois donc aussi, au vu de ce que j'ai pu rencontrer comme gens sur l'eau, que ce n'est pas du bateau qu'il faut se préoccuper en premier, mais de soi, et de ce qu'une décision comme celle-là nous imposera comme évolution. Faire le pas, c'est à mes yeux relativement faisable. C'est une vraie décision, mais on la prend souvent avec un coup de tête. Ca n'a pas l'air d'être le cas d'Adalanofy, que je félicite pour sa clairvoyance.

Enfin, il m'a souvent été expliqué, qu'il est beaucoup plus facile (et ce à tous les niveaux), de prendre la décision d'aller vivre sur un voilier, que le contraire, c'est à dire revenir à l'habituel.

Voilà ! C'est tout ce que je peux t'apporter comme "opinion" pour le moment.

Bon vent !

Barry.