L'anti fouling est il nécessaire ?

Vaste sujet  ! 

En fait la complexité de la chose vient de l' interdépendance
de plein d' éléments qui vont être ...
- favorables , ou  ...
- défavorables  ...
parmi lesquels ( et je risque d'en oublier  ) 

- le matériau de la coque ; il ne faut pas le même antifouling sur une carène rigide que sur des flotteurs pneumatiques

- l'utilisation du bateau ; un bateau utilisé fréquemment tout long de l' année devrait ( conditionnel  ) se salir moins qu'un bateau "ventouse" 

- le lieu où il se trouve ; eau douce / eau de mer , alternance éventuelle 

- son type de stationnement ; durée à terre , durée à flot  

- les conditions locales jouant sur l' exposition au soleil, 
les températures d'eau, les courants ( ou non ) 

- l'activité pratiquée avec le bateau , un voilier de régate n'aura pas besoin du même antifouling qu'un bateau de ski nautique, ou un peche promenade.

Lorsque l'on regarde les études comparatives de différents antifoulings, pour savoir quels sont les plus efficaces, on arrive au même résultat qu'avec les tests de tenue d'ancres ... 

la réponse étant : ça DEPEND  !  ! 

Par exemple, on constate que tel antifouling
efficace dans un port du NORD de notre France 
le sera nettement moins dans un port du SUD. 

Les facteurs
- d'ensoleillement
- de température d'eau ( avec leur variation ) 
- d'eau "stagnante" ou de présence de courant

entraînant des différences d'efficacités assez conséquentes !

On peut aussi s'apercevoir qu'un antifouling 
efficace pour un voilier de régate ...
ne sera pas adapté  pour une coque planante
navigant souvent à "bonne vitesse" ... 

Et une fois que l' on a intégré tout cela, se pose la 
question de la technique de l' antifouling...

En effet, outre les différentes compositions 
d'antifouling sous forme de peinture avec différentes
duretés ...
- "ERODABLE"
- "SEMI ERODABLE"
- "MATRICE DURE" 

il existe d'autres "systèmes" de lutte contre le "fouling" .

- à base de film collé sur la carène : ce film ayant une
surface très lisse au contact de l' eau , dès que le bateau 
dépasse les 6 à 7 noeuds, la carène va se nettoyer d'elle-
même, car les algues ( et à fortiori les coquillages ) ne
vont pas vraiment pouvoir s'accrocher et/ou se maintenir
contre la coque.
L'efficacité de ce film étant annoncée pour 5 années.

Si le produit est parfait en théorie, encore faut-il s'assurer
a) qu'il soit PARFAITEMENT posé par plusieurs
professionnels formés agissant en simultané

b) que ledit film sur la coque ne soit pas soumis à des
contraintes ( telles que des remontées fréquentes sur
les roulements de la remorque, ou "beachage" sur plage  ) .

c) qu'il soit ensuite PARFAITEMENT décollé en fin de vie 
pour être remplacé par un nouveau film 
Cela sous-entend
- une main d' oeuvre expérimentée
- suffisamment nombreuse
- et des équipements et colles parfaitement utilisés...

- a base d'un revêtement, lui aussi encore "collé" sur
la coque comme le système précédent.
La différence avec le film "à forte glisse" décrit
précédemment, est que cette fois, il s'agit d'une sorte 
de "moquette" ( assez rase ) qui ferait que les algues
auraient du mal à se fixer sur des "poils" qui bougent avec
les mouvements d'eau contre la coque.
Si la théorie parait intéressante,  il y a manifestement 
des divergences d'appréciations quand on lit des
témoignages d'utilisateurs... déçus ... 

Et là encore, se pose le délicat problème du
renouvellement du produit ... lorsqu'il faut retirer 
le produit ayant perdu de son efficacité par 
un produit remplaçant...

Cela dit, avec les couches de peintures antifouling, ...
après plusieurs années d'utilsation d'antifouling de
type matrice dure, viendra forcément, un moment
où il faudra décaper ledit antifouling ...

il semble que seul l'antifouling erodable ( du fait 
qu'il s'éliminerait en cours de navigation ) 
dispenserait de la fastidieuse opération 
consistant à retirer les couches accumulées
d'antifouling...

A ce propos, il y a plein de techniques pour 
retirer l' ancien antifouling 

- le ponçage mécanique : ATTENTION, ce 
ponçage devant se faire avec un abrasif à l' eau 
et JAMAIS A SEC  ( sous peine de risquer
d'exposer les yeux, la bouche, le nez , les oreilles
et la peau à des poussières toxiques et / ou irritantes ).

MÊME avec un abrasif à l'eau, Prévoir des 
protections
- les plus "étanches" ( yeux et oreilles )
- les plus filtrantes ( bouche et nez )
possible.

Pour retirer les anciennes couches accumulées
d'antifouling,  il y a d'autres techniques efficaces
de projection sous pression 
- de mini cristaux de glace
- de grains de blé
- de coquilles de noix broyée
- de mélange eau/sable 
qui peuvent être d'une efficacité redoutable
( mal maniées, elles peuvent faire des dégats  )
mais qui nécessite du matériel de mise en oeuvre 
souvent fourni avec le personnel formé  

Perso, je n' aime pas les "grattoirs" de coque qui, 
là encore mal maniés , peuvent détériorer la coque.

Il existe également des décapants ( souvent sous forme
de "gel" à étaler, préférable aux liquides à pulvériser )
qui vont ramollir / décoller partiellement la - ou les - couche(s)
d'antifouling.
Il a alors falloir 
- d'une part retirer la masse gluante de l' ancien antifouling
- d'autre part s'assurer d'un parfait nettoyage de la coque 
--- APRES avoir retiré l' antifouling usagé 
--- AVANT d'appliquer le nouveau primaire d'accrochage
et/ou le nouvel antifouling .

Pas la peine, j'espère, de vous expliquer ce qui va se
passer si l'on applique un nouvel antifouling alors que 
la coque est encore en partie recouverte de décapant 
non totalement éliminé ...   

Pour en revenir aux systèmes de lutte contre 
l'apparition et le développement du "fouling",  
depuis plusieurs années sont apparus des systèmes
à base d'ultra sons et autres fréquences qui 
"dissuaderait" les organismes de venir s'attacher
à nos carènes ...
Ce genre de système nécessitant une alimentation
électrique continue pour que l' efficacité soit 
permanente .

A noter aussi que sur une coque neuve
( ou dont on n'est pas sûr du type 
d'antifouling précédemment employé )
il est IMPERATIF ( surtout sur la coque neuve )
de passer au préalable une couche de
"primaire" ( ou sous-couche ) , qui permettra 
une parfaite adhérence de la peinture dans
le temps.

Vouloir ( betement  ) faire l' économie de
cette opération, va vous exposer 
- au risque que l' antifouling posé sans primaire
se décolle par plaques entières
- à la nécessité de gratter l'antifouling neuf 
puis de faire ENFIN la couche de primaire
d'acrochage et au final de la recouvrir d'une
nouvelle couche d' antifouling ... 

Bref, BELLE PERTE DE TEMPS et D'ARGENT   

Je terminerai en disant que dans un même port,
il y aura des endroits où le fouling se développera 
plus sur les coques qui se trouvent à un endroit du
port et se développera moins sur des coques à 
un AUTRE ENDROIT du MEME PORT ...

Bref, après toutes ces "théories" ...
( souvent justes au demeurant   ), pour
déterminer le meilleur antifouling en limitant
le risque du mauvais choix , il faut  ( selon moi ) 

- 1 - se promener dans le port ou sera amarré
ton bateau

- 2 - regarder les bateaux similaires au tien 
( type d'embarcation, usage probable, matériau 
de coque ) 

- 3 - tenter de voir l'état de sa coque
( à flot, çà va se limiter à la bande de flottaison,
car je n' imagine pas que tu vas te balader sous
l'eau pour aller voir l' état des coques  . ) 

Après, il faut aussi connaître précisément l' usage 
du bateau ... 
- si toi tu n'en fais que 3 semaines l' été et que
- le bateau "vu" sort dix mois sur douze .
là encore, la comparaison risque d' etre biaisée ! 

Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, 
mais j'espère au moins t' avoir apporté des éléments    

Les lecteurs me diront ce qu'ils en pensent et compareront
leurs expériences avec les miennes