Voyage en Croatie en Flyer 701
Voyage en Croatie en Flyer 701
Trois semaines en Croatie avec mon Flyer 701, cela faisait un bout de temps que j’en rêvais… En juillet dernier, je l’ai fait ! 650 milles à naviguer entre les îles, à additionner les escales magiques, à composer avec l’imprévu, à découvrir le Jugo et la Bora, à mouiller dans des criques idylliques en autonomie complète, cela représente quelques histoires à raconter…
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Le 4 septembre, 2011 - 17:48Ce petit port, pas très touristique, reste préservé avec ses barques de pêche, ce qui ne l’empêche pas d’offrir des bornes avec eau et électricité. Je branche la prise de quai, rien ne se passe. Je ne suis pas certain que les batteries supporteront la consommation du frigo et du chauffe-eau jusqu’à demain. J’ai bien prévu un petit groupe électrogène mais si la connexion ne s’établit pas, il ne sera pas d’un grand secours. Finalement, l’autonomie des batteries se montrera suffisante pour 24 heures. Et je découvrirai par la suite que le disjoncteur du bateau était sur « off ». Le problème sera réglé ! Après cette première vraie nuit de la croisière, calme et agréable, nous mettons le cap sur Mali-Losinj, 48 milles plus au Sud. La marina, en travaux, est fermée. Il reste le port, au cœur de la ville, bien plus sympathique.Fichiers :
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Le 4 septembre, 2011 - 17:52
Voici le parcours effectué...
Punat (1) - Krk (2) - Valun (3) : 59 milles
Valun (3) – Mali Losinj (4) : 48 milles
Mali Losinj (4) – Silba (5) : 27 milles
Silba (5) – Veli Iz (6) : 35 milles
Veli Iz (6) – Sali (7) : 14 milles
Sali (7) – Mouillage Kornat (8) : 18 milles
Mouillage Kornat (8) – Skradin (9) : 48 milles
Skradin (9) – Primosten (10) : 26 milles
Primosten (10) – Trogir (11) : 28 milles
Trogir (11) – Split (12) : 40 milles
Split (12) – Luka Vis (13) : 35 milles
Luka Vis (13) – Primosten (14) : 48 milles
Primosten (14) – Sibenik (15) : 21 milles
Sibenik (15) – Zut (16) : 39 milles
Zut (16) – Zadar (17) : 26 milles
Zadar (17) – Pag (18) : 58 milles
Pag (18) – Rab (19) : 34 milles
Rab (19) – Mouillage Rab (20) : 13 milles
Mouillage Rab (20) – Punat (21) : 24 milles
Total : 641 milles
Bien sur, la distance reste très théorique, nous avons trainé la coque dans des petites criques, poussé vers un village pour jeter un oeil, ce n'était pas de la ligne droite!En bleu, l'aller "Punat-Split".
En vert, le retour "Split-Punat".Fichiers :- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 4 septembre, 2011 - 17:53La suite un peu plus tard...
Et désolé pour mes maladresses, je ne maitrise pas tout!
Pierre- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 4 septembre, 2011 - 18:45La pompe des WC marins commence à fuir. Je découvre une fissure sur son embase. J’essaie d’acheter de la colle pour PVC rigide. Je n’en trouve pas et n’en trouverai nulle part en Croatie ! Je tente de colmater avec un kit de réparation pour matelas pneumatique, ça ne tiendra pas longtemps… Nous passons ensuite une soirée agréable dans cette jolie ville où nous testons les glaces locales, un délice. Il fait chaud l’après-midi. Nous dînons au Barracuda, un restaurant sur le port. « Calamars grillés et langoustines absolument topissimes » !Fichiers :
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Le 4 septembre, 2011 - 18:48Le bateau voisin s'appelle le French kiss... Ca ne s'invente pasFichiers :
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Le 4 septembre, 2011 - 18:57Je compte rejoindre l’île de Silba à 30 milles, toujours vers le Sud. Encore un joli petit port traditionnel et préservé, peu fréquenté des plaisanciers. Nous avons tenté, en définissant notre parcours, de privilégier ce genre d’escales, plutôt calmes et authentiques. A suivre...Fichiers :
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Le 5 septembre, 2011 - 16:07
Bonjour Pierre,
Pour une première fois en Croatie, c'est un très beau parcours !
Le mien était davantage côtier cette année mais nous sommes souvent passés au même endroit, tu as fait de belles photos, c'est avec plaisir que j'attends la suite.
Cordialement
Cruise
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Le 7 septembre, 2011 - 19:02Merci pour ton appréciation, Cruise.
Je poursuis...- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 7 septembre, 2011 - 19:12Nous poursuivons notre périple en nous arrêtant ensuite à Veli Iz puis à Sali , une petite île sans voiture qui me fait penser à une île au Moine croate, avant de plonger dans les Kornati.Fichiers :
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Le 7 septembre, 2011 - 19:19Nous prenons par l’Ouest de Kornat, la plus grande île, sorte de colonne vertébrale de l’archipel et nous piquons toujours vers le Sud du côté du large. Nous avions l’intention de nous y promener puis de rejoindre le continent pour y passer la nuit. Mais l’endroit est tellement enchanteur… Une petite anse déserte nous tend les bras. Nous bousculons les plans et nous mouillons au centre de la crique. Cinq mètres de fond, une bonne accroche de l’ancre, un paysage à couper le souffle, une eau formidablement claire (on voit les poissons comme dans un aquarium !) à 27°. Que demander de mieux ? Je mets l’annexe à l’eau, plus pour jouer et pour dégager le pont que par nécessité.Fichiers :
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Le 7 septembre, 2011 - 19:23Un troupeau de brebis, sans berger, arrive à notre hauteur, pour boire directement l’eau de mer ! Nous avons l’explication du petit goût salé de la viande d’agneau, délicieuse spécialité de la région.Fichiers :
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Le 7 septembre, 2011 - 19:41
Reportage exceptionnel !
Merci Pierre pour ces images sublimes et un grand bonjour à Cruise.
Vivement la suite
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Le 7 septembre, 2011 - 22:56Merci Bataclo! Il y a encore pas mal d'étapes, nous n'en sommes qu'au quart du périple!
PierreFichiers :- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 8 septembre, 2011 - 16:19
Super Pierre. Merci pour ce reportage !
L'été prochain, je vais en croatie !
Bien à toi.
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Le 8 septembre, 2011 - 22:30Si tu veux des tuyaux, Jmich, j'ai toutes les infos!
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Le 13 septembre, 2011 - 22:43
Merci Pierre.
Malheureusement, avec 3 enfants à bord, je n'envisage pas une croisière comme la tienne... A 5 et pour 2 ou 3 semaines, le flyer 701 serait quand même un peu juste !
J'imagine donc rayonner autour d'un camping sur la côte qui nous servirait de base pour découvrir les îles et peut être partir 2-3 jours en croisière sur le flyer.
J'ai déjà repèrer la région de Zadar Biograd qui me semble être un bon point de départ avec de beaux camping.
A+
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Le 24 septembre, 2011 - 10:29Nous repartons le lendemain vers Sibenik, sur le continent. Le matin, le ciel est couvert. Le sirocco, un vent venu d’Afrique, s’est réveillé, levant par force 4 ou 5 une mer désormais bien turbulente. Le Flyer réagit bien, un peu secoué mais déflectant bien. Nous restons au sec mais je diminue la vitesse à 17/18 nœuds. J’avais prévu un ravitaillement en essence à Tribunj, à 25 milles. Pas de chance, les cuves sont à sec. Je tente alors Vodice, à une poignée de milles. Cette fois, la station n’est pas protégée. La mer est si forte qu’accoster présenterait un risque pour la coque. Je commence à serrer les fesses : la jauge de carburant tend dangereusement vers le zéro. La seule solution consiste à relier Sibenik, à 10 milles, de l’autre côté d’une baie profonde dans l’embouchure de la rivière Krka.Fichiers :
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Le 24 septembre, 2011 - 10:57De Sibenik, nous remontons ensuite la rivière Krka sur 9 milles pour la marina de Skradin, à l’intérieur des terres. Nous passons sous un impressionnant pont routier puis les parois de la montagne se resserrent sur la rivière. Puis Skradin se découvre, petite bourgade au style presque bavarois. Comme d’habitude dans les marinas ACI (ports de plaisance très récents gérés par le gouvernement croate), un préposé se signale, nous désigne l’emplacement, nous tend la pendille et nous aide à amarrer, toujours avec le même sourire et la même gentillesse. Nous passons la soirée à rincer le bateau à l’eau douce, une croûte de sel s’est formée sur le pont et le pare-brise, puis nous allons nous promener dans la ville avant de trouver un agréable petit restaurant pour le diner. Au passage, nous achetons des melons, des tomates et des pêches à une productrice locale qui parle un français parfait mais fortement teinté d’accent belge ! Le lendemain, nous changeons de bateau pour prendre une navette vers les cascades de Krka. Les bateaux privés n’ont pas le droit de remonter plus haut la rivière, transport en commun obligatoire ! Les cascades, présentées par tous les dépliants touristiques, valent le détour. Belles, spectaculaires et rafraichissantes, elles nous rappellent cependant le monde des touristes à pied, un peu trop grouillant et bruyant à notre goût…Fichiers :
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Le 24 septembre, 2011 - 11:07
Bon, je suis désolé, les photos sont toujours publiées à l'envers, la première téléchargée devient la dernière à apparaitre...
Je poursuis.De retour sur Jaba 3, nous repartons vers la mer et Primosten, une petite ville toute ronde plantée sur une presqu’île. Nous arrivons en fin d’après midi, un peu tard puisque le petit port, plein comme un œuf, ne peut nous accueillir. Nous décidons de jeter l’ancre dans le fond de l’anse. Un autre bateau, du même genre que le nôtre, effectue la même manœuvre. Nous nous retrouverons côte à côte au milieu d’autres embarcations. Le soir arrivant, tout le monde part, nous resterons tous les deux, l’un contre l’autre, avec personne autour ! Nous entamons la conversation avec ce sympathique couple belge avant d’aller porter, avec l’annexe, une aussière sur un bollard à terre, histoire de rester face à la houle durant la nuit. Pas de chance, une discothèque nous gratifiera de sa musique « boum-boum » jusqu’à une heure avancée.
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Le 24 septembre, 2011 - 11:29Après Primosten, nous entamons la partie culturelle du voyage avec les escales à Trogir et Split, des villes historiques superbes aux ruelles étroites pavées de vieilles pierres polies par les siècles. A Split, nous atteignons la partie la plus au Sud de notre périple.Fichiers :
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Le 24 septembre, 2011 - 11:43En quittant Split, nous voulions rejoindre Komiza, au Nord de l’île de Vis, à 35 milles au large de Split, après avoir fait un complément de carburant au port de Luka Vis, la capitale. La météo prise à la capitainerie au départ n’annonçait rien d’alarmant. Mais il faut se méfier des bulletins croates, très imprécis et trop laconiques. A peine les amarres larguées, la Bora revient à l’assaut, un bon force 4 qui agite la mer. Nous décidons alors de ne pas aller à Komiza et de rester à Luka Vis, où nous amarrons vers 13 heures, pour la nuit. Nous pensions trouver un port tranquille mais il se remplit très vite. Le vent latéral provoque un sacré bazar, les bateaux, pour la plupart des voiliers de location navigant au moteur, arrivent en vrac et, dans des dérives pas plus anticipées que maitrisées, ratent leurs approches, loupent les pendilles et s’entassent les uns dans les autres. La coque du Flyer en conserve tristement les stigmates…Fichiers :
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Le 24 septembre, 2011 - 11:55Nous jetons un œil à la météo. Elle annonce des orages violents et un fort jugo, le vent du sud-est. J’hésite, je ne sais pas vraiment où aller le lendemain, ni même s’il est prudent de quitter Vis. Finalement, nous décidons de retourner à Primosten que nous n’avons pas visitée. En quittant Luka Vis, je fais un complément de carburant pour les 50 milles qui nous attendent. Je pensais qu’une mer arrière ne serait pas trop inconfortable, j’avais raison. Nous sommes à Primosten en deux heures, nous récoltons la dernière place de port disponible. Les prévisions météo ne s’améliorent pas, nous montons par précaution le pare-brise et les fermetures latérales en plus du taud de soleil. Nous avons bien fait. Le ciel s’obscurcit, devient noir d’encre et, après un dernier salut du soleil sur le port, extraordinaire vision, un orage particulièrement violent s’abat sur nous. Du coup, nous restons à bord pour le diner avec un bon plat de penne à la tomate !Fichiers :
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Le 24 septembre, 2011 - 12:16Nous quittons Primosten par une mer agitée et un fort vent de Sud-ouest, direction l’île de Krapanj, juste à côté, à 8 milles. Mais le petit port de l’île ne nous permet pas l’amarrage : pas assez de fond, des roches qui ne me plaisent pas et une marche menaçante pour la coque et l’embase au pied du quai me font renoncer. Le clapot se fait de plus en plus haut et haché. Je décide alors de retourner à Sibenik, dans la rivière Krka, où nous devrions trouver abri et carburant. Là, ça secoue aussi, au point que le préposé du port nous place latéralement à quai, avec une pendille pour nous maintenir éloignés de ce dernier. Je profite d’un magasin d’accastillage pour tenter de réparer notre « pompe à caca » dont l’embase s’est carrément cassée. Pas de chance, je n’y trouve pas la pièce de rechange et toujours pas de colle PVC… Je bricole comme je peux . Le soir, nous visitons cette ville pleine de charme. Le lendemain matin, la mer est d'huile, tout s'est calmé!
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Le 24 septembre, 2011 - 12:33Le lendemain, après avoir refait le plein de carburant, nous partons pour l’île de Zut dans les Kornati. Le vent s’est calmé, la mer aussi. La navigation redevient un plaisir. Nous abordons l’île au Nord, à la marina ACI qui se trouve au fond d’une grande anse. Le paysage est magnifique, l’eau cristalline ! Nous voulions retrouver un beau mouillage dans l’archipel pour le lendemain. Mais la météo, de nouveau, n’annonce rien de bon. Au réveil, la mer est agitée, le vent souffle. La pluie, les éclairs et le tonnerre arrivent. Il tombe des grêlons gros comme des cerises. La visibilité ne dépasse pas cinq cents mètres. Nous sommes coincés une journée et une nuit de plus à Zut… Le lendemain, re-pluie. Nous restons à Zut.Fichiers :
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Le 24 septembre, 2011 - 12:40La météo devient carrément surréaliste!Fichiers :
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Le 24 septembre, 2011 - 12:53
Le surlendemain, le ciel est toujours nuageux mais la mer s’est calmée. Nous décidons de partir à Kukljika, sur l’île d’Ugljan, à environ 15 milles. La pluie se remet à tomber. Nous passerons la journée dans ce port de pêche encore très actif et, naturellement, nous allons déguster du poisson au restaurant pour le diner. Le miracle se produit au réveil : le soleil est revenu ! Petite traversée tranquille pour rejoindre Zadar, quasiment en face, sur le continent. Je m’enfonce tout au fond du port, pas un préposé en vue. Je prends une place sans rien demander, toujours personne. Nous allons nous balader dans la ville. Celle-ci est belle mais trop touristique, trop de boutiques à souvenirs, trop de monde. Nous avalons un déjeuner rapide puis reprenons le Flyer avec l’idée de retourner à Ugljan, mais plus au nord, vers un petit port qui nous parait sympathique. Je vais faire le plein à la station de Zadar. Le préposé tient absolument à s’en charger lui-même. Le réservoir a tendance à refouler et, le considérant plein, l’homme raccroche le pistolet. Je ne dis rien mais je sais qu’il manque au moins vingt-cinq litres…
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Le 24 septembre, 2011 - 13:10
En traversant vers Ugljan, le vent se lève de nouveau, la Bora souffle de l’Est. Au port, il n’y a pas de place et, de toute façon, la protection ne me satisfait pas. Nous décidons d’aller à Pag, sur l’île de Pag ! Près de 60 milles pour contourner l’île de Vir par le Nord, la passe par le Sud ne présente pas toutes les garanties de fond, puis pénétrer dans le Velebititski kanal, entre le continent et l’île de Pag, pour le remonter et, enfin, entrer dans l’espèce de fjord au fond duquel se trouve le port de Pag. Vers Vir, le vent commence à se faire sentir. Entre Vir et Pag, la sangle arrière du taud déclare forfait. On l’attache directement à l’arceau. En arrivant sous le pont qui relie le Sud de Pag au continent, à la jonction du Velebititski kanal, la Bora se renforce, les vagues se lèvent, commencent à déferler. Pas sympathique du tout ! J’aurais du lire le guide Imray plus attentivement. Il précise que ce canal a sinistre réputation, qu’il y souffle une forte Bora quasiment permanente, que les tempêtes d’hiver atteignent force 12 et qu’il n’y a aucun abri dans les parages… Bref, nous nous trouvons à un point de non retour, nous ne pouvons pas renoncer, il faut rejoindre Pag. Ce satané canal longe les montagnes Velebit, dont les sommets culminent à plus de 1700 mètres. Par un phénomène de venturi, le vent d’Est souffle violemment en redescendant sur le canal. Cerise sur le gâteau, comme nous remontons vers le Nord, la mer arrive par le travers tribord. On s’en prend plein la tronche ! Le vent nous rabat des paquets d’eau dans la figure et sur le pare-brise. Le Flyer n’est pas équipé d’essuie-glace, je n’y vois plus rien. Heureusement, il n’y a pas foule dans le coin, nous sommes même complètement seuls. Je ne risque pas d’aborder une autre embarcation. Je descends à 12 nœuds… Le bateau danse dans tout les sens mais reste sécurisant. Ce Flyer 701 est quand même un sacré bateau et sa carène se révèle extraordinaire, avec des retombées dans les creux particulièrement douces. Malgré ces qualités, on a quand même un peu l’impression de se trouver dans le tambour d’une machine à laver. Pour couronner le tout, la jauge à carburant baisse… Ca ira, mais je sais qu’il n’y a pas d’essence à Pag. J’en ai tellement marre d’être secoué et trempé que je tente d’accélérer. En déjaugeant, le bateau semble moins ballotté. Je stabilise à 17 nœuds… Ca secoue un peu moins par le travers mais l’étrave travaille plus, d’autant que j’ai trimé négatif pour diminuer les chocs. Nous poursuivons notre route. Le soleil baisse, l’île de Pag prend des couleurs chaudes extraordinaires. Totalement pelé, ce versant présente des roches aux formes torturées, ravinées et fantomatiques. J’ai parfois l’impression de me trouver au Colorado ! Enfin, nous pénétrons dans l’espèce de fjord où, tout au fond, niche le port. La mer se calme un peu. Pressé d’arriver, je pousse à 34 nœuds. Nous devinons une ville à flanc de montagne. Cette fois, on dirait l’Afrique, le Moyen-Orient… En nous rapprochant, la jolie petite ville se dévoile. Sur des bouées, quelques petits bateaux de plaisance dansent allègrement. Le port protégé me semble minuscule. Je tente d’amarrer à quai, à l’extérieur. Trop risqué, ça bouge trop. Je m’infiltre alors dans le microscopique port. Miracle, il reste une place. Je m’y faufile en marche arrière, attrape la pendille. Oufff, manœuvre parfaite, nous sommes arrivés, nous avons vaincu l’enfer !
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Le 24 septembre, 2011 - 13:25
Après avoir enfilé des vêtements secs, nous allons faire un tour en ville. Elle est aussi petite que charmante, avec un tourisme discret quasiment exclusivement local. Dans une ruelle, une ancienne chapelle abrite une exposition de tableaux et de sculptures. Nous terminons la soirée en mangeant d’excellents calamars grillés à une terrasse de restaurant. Le lendemain, mauvaise surprise : de l’eau noirâtre coule sur le sol de la cabine. J’éponge, je nettoie et j’essaie de comprendre. La veille, avant de me coucher, j’avais constaté de l’eau dans la cale moteur. Normal après une navigation mouvementée. Un petit coup de pompe, je croyais tout cela évacué à l’extérieur. En fait, l’eau est revenue à l’intérieur. De retour en France, je constaterai que le raccord vers l’évent s’est cassé. Notre traversée agitée a également décollé le support de la batterie de service, qui s’est appuyée sur le polyester de l’arrière de la soute, heureusement sans se renverser. Des petits dégâts facilement réparables.
Après avoir épongé, je me préoccupe de l’essence. Les 25 litres que le préposé de la station de Zadar n’a pas mis dans le réservoir correspondent exactement à ma marge de sécurité pour relier notre prochaine étape. Je vais voir la capitainerie du port pour tenter de trouver du carburant. Le responsable, après m’avoir annoncé que ma nuitée serait gratuite en l’absence de services, m’explique qu’il y a bien une station service routière, mais à un kilomètre et demi à la sortie de la ville. J’ai compris, je vais chercher le jerrycan de 20 litres et pars le remplir à pied. Je savais bien que j’aurais du prendre un diable !Fichiers :- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 24 septembre, 2011 - 14:12L’essence transférée dans le réservoir, nous reprenons la mer, direction Rab, à 30 milles. Le canal s’est calmé, la navigation s’effectue tranquillement, nous atteignons rapidement la ville des quatre clochers. Il y a de l’ambiance au port et dans la ville, c’est le festival médiéval ! Nous aurons droit à des spectacles de rues et, le soir, à un feu d’artifices admiré depuis le Flyer.
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Le 24 septembre, 2011 - 14:17
Nous repartons le matin, un peu tristounets à l’idée qu’il ne nous reste plus que deux jours avant le retour en France. Pour finir en beauté, nous décidons de mouiller dans une petite crique, à quelques milles à peine du port, sur l’île de Rab, pour y passer notre dernière nuit. Le mouillage est superbe, nous en profitons au maximum avant de revenir à Punat pour sorti le bateau de l’eau. Mauvaise surprise, la batterie du Pajero n’a plus rien dans le ventre. Un français, qui lui débute ses vacances, me permet de connecter des câbles sur son Range Rover. Le Flyer se retrouve perché sur sa remorque. Il ne nous reste plus que 1500 km de route…
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Le 24 septembre, 2011 - 14:20
EN GUISE D'EPILOGUE, LE BUDGET !
Pour trois semaines sans nous priver, en dinant la plupart du temps dans des restaurants de bon niveau, en incluant le carburant pour le bateau (environ 800 litres à 1,3 euros le litre), le gazole de la voiture tractrice (plutôt gloutonne), les péages divers, les taxes et droit de navigation et les ports (entre 25 et 50 euros la nuitée) et les différents achats (nourriture, boissons, souvenirs…), ce voyage nous a coûtés un peu plus de 4000 euros.
Carburant voiture (3050 km) : 750 euros.
Péages + vignettes autoroutières (Autriche et Slovaquie) : 170 euros.
Parking voiture + remorque à Punat : 235 euros.
Droit de navigation : 705 kunas, env. 100 euros, pour le Flyer de 6,98 m.
Taxe de séjour (2 personnes, 21 jours) : 400 kunas, soit 57 euros.
Grutage bateau : 160 euros.
Droits de ports : 600 euros.
Carburant bateau : 1040 euros.
Restaurants, nourriture + divers : 1000 euros.
TOTAL : 4112 euros.Fichiers :- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 24 septembre, 2011 - 14:39
Comme promis, voici le récit de mes vacances de juillet 2011 en Croatie. Vous noterez, évidemment, des similitudes avec les différents blogs de Cruise!
Mon but était une mise à l’eau à Punat, sur l’île de Krk (prononcez « Keurk »), au Nord de la Croatie. La marina est du dernier cri, personnel souriant, compétant et arrangeant, tarifs relativement raisonnables (la longueur officielle de coque du Flyer 701 est de 6,98 mètres, un sacré avantage en sachant que les prix basculent passés sept mètres !). La mise à l’eau par grutage s’effectue en un clin d’œil, la remorque et la voiture sont remisées dans des parkings fermés et gardés, il ne reste plus qu’à régler la paperasserie à la capitainerie. Les formalités sont rapides avec paiement de la vignette obligatoire en cash. Nous passons la nuit dans le bateau à la marina, nous larguerons les amarres demain !Fichiers :- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 25 septembre, 2011 - 00:24J'ai lu avec plaisir ton reportage ! Ton périple a été génial, vous avez du vous amuser ! J'espère un jour faire le Croatie en plaisance, la côte est splendide !
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Le 25 septembre, 2011 - 00:48Nous passons la nuit, seuls, totalement isolés du monde, superbe!Fichiers :
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Le 27 septembre, 2011 - 09:52
Bonjour Pierre,
Superbe reportage (tu aurais du faire du journalisme !!
)....
Magnifiques photos richement commentées...
Je vais finir par regretter mon périble annuel en Bretagne tant ce reportage donne vraiment envie de tenter l'aventure.
Je confirme tes sensations avec le Flyer qui est vraiment une unité sensationnelle pour ce type de navigation. A deux à bord, c'est idéal, et je rejoins Jmich, au delà, cela devient vite un peu étroit !
Encore merci d'avoir su nous faire partager ces magnifiques moments...
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Le 27 septembre, 2011 - 12:00Bonjour JM!
Euh... "tu aurais du faire du journalisme !!" C'est justement mon gagne-pain!
Merci à tous pour vos appréciations, voux m'encouragez à faire mieux l'an prochain. C'est décidé, ce sera le Sud de la Croatie, le Montenegro et peut-être l'Albanie...
Je planche déjà sur ce voyage. Et j'ai changé la "pompe à caca" hier. Tout est donc paré!
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Le 30 septembre, 2011 - 09:27
Bonjour Pierre,
Encore une fois, super reportage ! La météo a été capricieuse mais cela donne des souvenirs! La vraie aventure quoi !
Je me prépare moi aussi pour l'an prochain: après le propulseur et l'hivernage, j'installerai une jauge à eau et sans doute un débimètre à essence, histoire de gérer au mieux l'autonomie.
Je n'ai pas d'annexe, l'as-tu trouvée indispensable en Croatie ?
A+
JM
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Le 1 octobre, 2011 - 15:10J'ai utilisé une petite annexe Bombard AX Mini avec un moteur 2 ch 2 temps. Au final, cette annexe, fixée sur le pont avant, le moteur couché à l'intérieur, m'a cassé les pieds: elle devenait gênante pour mouiller l'ancre et pour fixer les pendilles aux taquets. Je ne l'ai utilisée que deux fois utilement, pour porter une amarre à un bollard à terre et pour nettoyer des traces de pneus sur la coque. J'ai fini par la dégonfler et la ranger dans la mid cabin. Pourtant, elle peut se révéler utile lorsque l'on utilise des corps morts organisés (parfois obligatoires dans certaines criques) pour aller à terre au resto ou faire des courses.
Notre plus gros problème en Croatie pour les nuits au mouillage a été la quasi impossibilité de trouver de la viande. S'il y en a dans les grandes surfaces, les petites supérettes de villages n'en avaient que rarement, ou alors n'inspiraient pas confiance. Pourtant, j'avais emporté un superbe barbecue... que je n'ai jamais utilisé! Du coup, on ne descendait plus à terre au mouillage, se contentant d'une casserole de spaghetti.
La prochaine fois, j'achèterai de la viande dès que j'en trouverai.
Quant à l'annexe, j'hésite. Pas indispensable mais peut se révéler commode. Elle reste en tout cas un bon jouet pour les enfants, même les grands comme moi!Fichiers :- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter
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Le 7 mars, 2012 - 10:38oh ça fait du bien de relire tout ça ! ça redonne la pêche !!!!!!!!!!!et envie de partir sur l eau
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Le 16 août, 2013 - 23:26Super pierre ton escapade tu me fais rêver ,fais nous parvenirs quelques photos et commentaire moi qui avait peur d'aller trop loin avec mon flyer cela e donne des ailes as tu fait une préparation particulière sur ton flyer en tout cas Bravo!!!!!
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Le 16 août, 2013 - 23:26Super pierre ton escapade tu me fais rêver ,fais nous parvenirs quelques photos et commentaire moi qui avait peur d'aller trop loin avec mon flyer cela e donne des ailes as tu fait une préparation particulière sur ton flyer en tout cas Bravo!!!!!
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Le blog de Pierre1953
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